À la Une: Israël sur le pied de guerre
Revue de presse des hebdomadaires français - A podcast by RFI - Sundays
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« Le monde retient souffle, s’exclame Le Parisien en première page. Quelque chose se prépare, pointe le journal. Depuis l’assaut surprise du Hamas contre Israël, samedi, l’armée israélienne a rappelé 300 000 réservistes. La société civile fait face aux drames et se mobilise pour soutenir l’effort des soldats de Tsahal qui préparent la riposte. » Désormais, « trente-cinq bataillons israéliens entoureraient l’enclave palestinienne, où seraient détenus des dizaines d’otages ».« Israël en ordre de bataille », renchérit Libération en première page. Libération qui est en certain : « L’offensive terrestre de l’armée israélienne sur la bande de Gaza, qui paraissait samedi n’être qu’une ultime possibilité, semble être devenue inévitable. Après la découverte de l’étendue des massacres perpétrés par le Hamas sur des civils, dont de nombreux enfants, l’opinion publique israélienne est chauffée à blanc, exactement comme l’espéraient les terroristes. »Face-à-face inexorableEt Libération de prédire que « nul ne pourra maintenant arrêter le déferlement des tanks. Les États-Unis sont entrés en période électorale, la Chine n’a aucune influence politique dans la région, l’Europe est profondément divisée et la Russie s’attend à en bénéficier. La théorie selon laquelle une invasion de Gaza, un labyrinthe de ruelles densément peuplées cachant un immense réseau souterrain piégé et bunkérisé, serait trop coûteuse en vies humaines pour Tsahal s’est effacée après le bilan vertigineux des morts israéliens cette semaine ».Et « c’est principalement la population civile de Gaza qui en paiera le prix, soupire encore Libération, car toute offensive terrestre sera précédée d’un tapis de bombardements aériens forcément aveugles. Les deux opposants principaux aux accords d’Oslo, Ismaël Haniyeh pour le Hamas et Benyamin Netanyahu pour le Likoud, se retrouvent maintenant dans ce face-à-face inexorable que leurs propres actions ont engendré. L’un est dans son asile doré au Qatar, l’autre dans sa villa fortifiée de Césarée ». Et Libération de citer cette phrase de l’écrivain Jean Giraudoux tirée de son roman La Guerre de Troie n’aura pas lieu : « "le privilège des grands, c’est de voir les catastrophes d’une terrasse". »Que cherche Jean-Luc Mélenchon ?Pendant ce temps, en France, la polémique se poursuit après le refus par une partie de l’extrême gauche de qualifier le Hamas d’organisation terroriste. Dans son éditorial, Le Monde n’y va pas par quatre chemins. Le Monde dénonce « une forme de complaisance envers la violence la plus barbare. (…) Que cherche Jean-Luc Mélenchon ?, s’indigne le quotidien du soir. À renforcer sa base électorale dans les quartiers ? À monter les communautés les unes contre les autres ? À encourager l’antisémitisme ? À cautionner le terrorisme islamiste ? Toutes ces questions méritent d’être ouvertement posées, s’exclame Le Monde. Non seulement au sein de son parti, mais aussi au sein des autres composantes de la Nupes, tant le cas Mélenchon est devenu le problème de toute la gauche. (…) À chaque fois que le leader des "insoumis" les a heurtés par son comportement autoritaire, ses excès, son sectarisme, son attrait pour les régimes forts, ils ont protesté mais finalement courbé l’échine, sans voir qu’à chaque fois c’est un peu de leur valeur qu’ils sacrifiaient et de leur capital qu’ils perdaient. Il est plus que temps, conclut Le Monde, de s’affranchir de cette tutelle ».« Ridicule et indécent… »Le Figaro s’interroge en écho : « Les acteurs non mélenchonistes de la Nupes ont choisi de s’indigner. Mais ne veulent pas rompre… Mélenchon leur fait-il donc encore si peur ? Manquent-ils d'audace ? Restent-ils prisonniers de leurs intérêts électoraux ? »En tout cas, conclut La Dépêche du Midi, « face à l’immense défi qu’Israël doit relever et aux conséquences géopolitiques qui pourraient ébranler une nouvelle fois le Proche-Orient, chez nous, les tergiversations politiciennes d’un Jean-Luc Mélenchon nous paraissent ridicules et pour tout dire infiniment indécentes. Honte à ceux qui hésitent ou qui ont peur des mots – les tueurs du Hamas ont démontré ce qu’on savait déjà, martèle le quotidien toulousain : ils sont bel et bien des terroristes. De la pire espèce ».